Séjour à Madagascar - Rapport N°2

Nous voici de retour d'Antsirabe ... des images plein la tête .....

Mais commençons par le début.

Mardi matin, départ d'Antananarivo vers neuf heures. Après près de trois heures de route à travers champs de mais, rizières, champs de manioc, à avoir traverser des villages qui pourraient dater du moyen-âge, à avoir vu des gens à mille lieux de notre satanée société de consommation, et dont le seul souci est de se procurer le repas journalier, nous voici arrivés à Antsirabe, ville malgache des pousses-pousses.

Nous nous sommes tout de suite rendus à notre hôtel (l'hôtel des Thermes) , une infrastructure dont on peut facilement deviner la splendeur qu'elle représentait dans les années 50. C'est d'ailleurs dans cet établissement qu'un roi du Maroc (le grand-père de Mohammed VI) avait choisi de s'exiler. L'hôtel est immense et, dans les chambres, on pourrait facilement y dormir à 5 ! Il est situé dans un parc aux contours illimités parsemés d'arbres de toute beauté. Une piscine, juste devant la terrasse du restaurant où nous avons pris tous nos petits déjeuners et déjeuners, agrémente le séjour des clients.

Affamés, nous commençons tout de suite par prendre un déjeuner copieux, et la qualité des plats qui nous sont servis est tout à fait correcte.

Antsirabe oblige, nous faisons ensuite un tour de pousse-pousse dans la ville, histoire de bien digérer ..., qui nous conduit tout droit à une fabrique de soie, naturelle et sauvage. Sur place, une malgache, d'une grande gentillesse et disponibilité, nous en explique tous les secrets. Elle nous fait visiter son show room, mais les habits confectionnés ne nous attirent pas plus que ça, et nous repartons sans avoir effectué le moindre achat.

Retour à l'hôtel, mais cette fois à pied, histoire d'essayer de dépenser toutes les calories que nous ingurgitons inévitablement trois fois par jour !!!! Une fois à l'hôtel, nous nous empressons tout de même, avec un bon apéro, de compenser ce que nous venons de perdre.....

Le soir se passe calmement. Après le repas, Huguette et moi allons nous coucher tandis que JJ et Jacky tentent de faire fortune au casino. Ils reviendront fauchés comme les blés après avoir dépensé toutes leurs économies, si je ne m'abuse, environ 6 euros ...

Le lendemain, petit-déjeuner à 08h30, puis départ pour aller voir les pierres précieuses et celles moins précieuses, les sculptures ... et le fameux lac Tritriva. Inutile de vous dire qu'Huguette a fait toute les boutiques. Elle aurait pu, elle aurait tout pris ..... A la presque totale unanimité, nous décidons donc de quitter ce lieu maudit au plus vite....

Nous arrivons au lac Tritriva, lac naturel qui a pris naissance suite à une éruption volcanique. Selon un volcanologue venu visiter ce site il y a quelques mois, il n'est pas improbable qu'une prochaine éruption se reproduise. Stoïques, nous restons sur place. Le lac, situé dans une sorte de cratère, est magnifique. La couleur de l'eau est d'un très beau vert émeraude. Des touristes s'y baignent et, et je les envie ..... Un chemin fait le tour du lac et nous décidons de l'emprunter même si le moindre faux pas pourrait nous faire faire le plus beau plongeon de notre vie ...... Le chemin ??? tout un poème  : ça descend, ça monte, ça va à droite, ça va à gauche....et surtout, ça glisse (Huguette set casse trois fois la figure mais se relève aussi vite qu'elle tombe !!). Tous, en rang d'oignons, faisons le tour du lac en admirant la flore (dont du café sauvage) et la faune. Tiens à propos de faune, nous avons beaucoup regretté que Magalie ne soit pas avec nous car nous sommes passés dans un endroit où d'énormes araignées (le corps était bien plus gros qu'un pouce) nous saluaient de leurs pates agiles. Mais rassure-toi, Magalie, pour rien au monde nous n'aurions voulu que tu rates ce délicieux moment, et nous avons donc fait quelques photos pour que tu puisses en décorer ta chambre ..... Nous bouclons la boucle en 30 minutes complètement essoufflés, sauf Jacky qui a à peine transpiré.

Pendant toute la visite, une meute d'enfants nous accompagnaient avec l'unique espoir de nous vendre un petit souvenir. Devinez qui a dépensé des sous ???? Je vous le donne en mille ... Huguette et son bon cœur  !! Nous remontons aussi vite que possible dans la voiture, après avoir distribué pièces et billets à cette population bien attachante, et nous reprenons la piste vers la ville. Pendant plusieurs centaines de mètres, une toute jeune fille, un chapeau chargé de pierres dans la main, courait à côté de la voiture, risquant de tomber à chaque instant, pour essayer de nous vendre un petit quelque chose. Au début, nous ne voulions pas céder, mais devant son courage et sa détermination, nous lui avons remis un petit billet, puis avons vite appuyer sur l'accélérateur pour ne pas nous laisser envahir.

Nous arrivons à notre hôtel vers 13h30 et nous mettons à table. Après une sieste bien méritée, nous décidons dé visiter le marché d'Antsirabe. Un moment d'anthologie pour Jacky !!! Il ne savait plus quoi faire pour nous forcer à sortir de cet endroit pestiféré. Dans une puanteur indéfinissable, dans une crasse indescriptible, des dizaines  et des dizaines de petits vendeurs tentent de vendre, fruits, légumes, viandes et autres pitances à rendre jaloux le plus performant de nos coupe-faims pharmaceutiques ! Nous nous échappons donc très vite de ce marché. Si dans la rue, l'air est plus sain, nous sommes tout de suite envahis par des mendiants de tous genres, femmes, hommes, enfants, vieux, jeunes, valides et invalides. Nous ne pouvons pas donner à tous. En fait, nous ne pouvons donner que si le mendiant est isolé, car sinon, ce serait l'émeute garantie : tous se battraient pour récupérer un petit billet ou une petite pièce. Le plus dur à Madagascar, c'est cette misère qui vous assaille dès que vous sortez de votre maison, de votre hôtel, d'un restaurant, et qui fait que vous n'avez qu'une seule hâte, c'est de retrouver un lieu où, égoïstement, vous vous sentez en paix.

Arrivés à l'hôtel, nous décompressons autour d'un bon apéro et, pour les hommes, d'une partie de billard. Le dîner suit, et nous allons nous coucher vers 23h30.

Ce matin, petit-déjeuner, puis départ sur Antananarivo. Comme d'habitude, nous avons pris tous les restes du petit-déjeuner (pain confituré, yaourts, gâteau) et avons distribué au cours de notre chemin à ceux qui nous paraissaient, non pas les plus nécessiteux car ils le sont tous, mais les plus accessibles, ceux qui sont donc isolés.

Nous sommes arrivés à 13h30 à Tana, avons mangé à la maison un délicieux roomazave (plat malgache à base de brèdes = herbes) préparé par Lalao, la cuisinière. Jacky et Huguette ont adoré. Me voici a présent au bureau ... où je serais censée travailler !!!

Nous décollons demain à 07h00 sur Diego pour en revenir le dimanche 3/2 à 15h00. Récit suivra, bien évidemment .......

Nous sommes vraiment très heureux de partager ces moments à quatre.

Nous vous faisons à tous de gros bisous.

Corinne, Huguette, Jacky, JJ